Poésie
September 23, 2020

Je coule

Je coule, j’ondule, et je miroite : c’est moi, l’eau.

Sans jamais m’arrêter, je me conforme à tout,

Pour le sol, je suis le plus vital des moût,

Nectar des cieux, sans moi, il n’y aurait de terreau.

Je nourris la vie, récupérant ses déchets,

Lavant tout, des poussières à la poisseuse crasse.

Lorsque Cybèle m’en remercie, je l’embrasse.

Comme le cerisier autour du crin d’un archet :

En abondance, je relâche ; donnant son amplitude à la terre.

En pénurie, je resserre ; alors, des petits ilôts s’arrachent

Les uns des autres, se séparant jusqu’au retour de la guerre,

Lutte éphémère mais infinie, pour obtenir ce qui rattache

Tous les êtres vivants, ensemble. Unifiant vie, divisant vie,

Telle est ma nature. Mais sans moi, il n’y aurait même pas survie.