Sombres désirs

Candélabre brûni,

Brouette délabrée,

Abri enflammé,

Brouillard terne.

Braves ténèbres, ouvrez-moi votre antre,

Et entre vos tendres cendres d’ambre,

Encerclez moi d’une étreinte.

J’aimerais m’étendre dans votre foyer,

Sans pour autant m’y éteindre :

J’y serai votre gendre ; je vous vendrai mon âme.

Errant le long des berges de votre volupté,

Tandis que le gris en moi s’embrase,

Je vous embrasse.

Enlaçant tout recoin aride de votre corps,

En laissant torpeur et fureur parler à tour de rôle,

Ne me lassant jamais, jusqu’à jouir de votre dernier soupir,

J’entendrai l’amour désuturé, décrassé, épuré, qui m’apportera délivrance.

Mon cœur griffoné perd alors sa rugosité superficielle.

Extérieurement regrettable, admirable de l’intérieur,

Je sors de mon cachot, râlant, riant, pleurant.

Ne sachant où lacher mes ressentis,

Je les laisse choir dans votre ventre,

Qui de sa langueur chaleureuse m’amènera au dernier confort.

Draperies souillées,

Pleine panse,

Argent de lune,

Désirs accomplis.