April 30, 2021

Les nationalistes basques, proxy du Kremlin

Attentats, assassinats, manipulations de minorités en pays étrangers. Tous ces actes ont été effectués par les mêmes agents dépendants des services militaires russes, le GRU. Il s’agit bien d’une stratégie belliqueuse étrangère.

Bilbao, Ibaï Trebiño et des Basques défilent sous le drapeau impérial russe.

Un homme du GRU, services du renseignement militaire russe, avait curieusement effectué des déplacements en Catalogne lors du référendum pour l’indépendance de cette région. Il était arrivé à Barcelone le 5 novembre 2016. Après avoir passé six jours en Espagne, il était rentré à Moscou via Zurich. Il avait effectué une deuxième visite le 29 septembre 2017, deux jours avant le référendum. Il était resté en Espagne jusqu’au 9 octobre, puis il avait pris l’avion pour Moscou via Genève. L’homme avait séjourné en Grande-Bretagne en 2016 lors de la campagne du Brexit. Mais pourquoi les services militaires russes s’intéressent-ils tant aux mouvements sécessionnistes en Europe, alors qu’ils les combattent si cruellement en Russie ?

De gauche à droite : Bochirov, Denis Sergeyev alias Sergey et Petrov.

Sergey Fedotov est son nom opérationnel. Son véritable nom est Denis Sergeyev. Cet homme appartient à l’unité militaire № 29155 placée sous l’autorité de l’État-major des Forces armées de la Fédération de Russie. Il s’intéresse aux mouvements sécessionnistes européens (Brexit et Catalogne) au point de se rendre sur place aux moments les plus cruciaux. Denis Sergeyev alias Sergey Fedotov a effectué d’autres voyages lors d’opérations violentes à caractère strictement militaire du GRU. Ces événements ont-ils un lien commun ?   D’autres agents de cette unité militaire № 29155 ont participé à ces opérations. Denis Sergeyev est leur chef.

Au centre en haut, Denis Sergeyev alias Sergey Fedotov. Il est intervenu et a dirigé les opérations de sabotage en Tchèquie et Bulgarie.

Le Kremlin n’a pas digéré l’effondrement de ses empires, russe ou soviétique, en 1917 et 1991. Il désire prendre sa revanche. Pour cela, il a engagé une guerre hybride, insidieuse, car aujourd’hui on ne déclare plus la guerre. Elle est confiée à des militaires, et pas seulement, car c’est aussi une guerre d’information. Elle reste tout de même une guerre et pour cette raison est dirigée par l’État-major russe et est confiée à ses services secrets, le GRU. Ces intrusions sont belliqueuses. Nous retrouvons le même homme Denis Sergeyev alias Sergey Fedotov qui a effectué des visites en Grande-Bretagne et en Catalogne lors des référendums scissionnistes et dans des attentats qui ont provoqué des destructions et la mort de personnes dans des pays étrangers, Tchéquie, Bulgarie, Grande-Bretagne.

Après l'explosion de Vrbetica en Tchèquie

Denis Sergeyev et son unité № 29155 traquent depuis longtemps le marchand d’armes bulgare Yemelyan Gebrev. Ils ont tenté de l’empoisonner deux fois, car Monsieur Gebrev n’était pas coopératif. Il s’obstine à fournir des munitions à la Géorgie et à l’Ukraine, en guerre ouverte ou hybride avec la Russie. Ces pays ont hérité d’armements soviétiques et sont à court des munitions compatibles avec les armes de l’ère soviétique, en particulier d’obus de 120 à 152 millimètres que la Russie refuse de livrer. Malgré le dumping de Moscou, Monsieur Gebrev persiste. Il approvisionne ces munitions aux standards du Pacte de Varsovie depuis ses dépôts et usines tchèques et bulgares.

Afin d’empêcher les livraisons, le GRU a fait sauter ou incendié ces installations en Tchéquie et Bulgarie et a tenté à deux reprises d’assassiner Gebrev avec un agent neurotoxique : le même Novitchok, qui avait été infligé à Serguey Skrupal, transfuge du GRU en Grande-Bretagne. Denis Sergeyev a effectué des visites avec ses subordonnés dans tous ces pays au moment de ces opérations, puis est parti précipitamment.

Les sites « The Insider », « Bellingcat », Der Spiegel et Respekt.cz ont publié leur enquête commune où l’on retrouve les mêmes personnes, agents de l’unité militaire № 29155, parfois huit officiers, dont le général Averyanov pour destruire le dépôt de munitions de Vrbetica en République tchèque. Parmi eux, les agents, Mishkin et Chepiga, les mêmes officiers qui avaient empoisonné Sergey Skrypal en Grande-Bretagne, et récompensés du titre « Héros de Russie » après cette opération.

Dans la bataille cybernétique que se sont livrée le pouvoir espagnol et les indépendantistes catalans, les informaticiens séparatistes ont reçu un soutien non négligeable de l’armée des trolls russes pour cloner des sites et créer des robots diffusant sur les réseaux sociaux. Ce corps informatique est commandé par Alexandre Ionov, membre du présidium des « Officiers russes » et président du « Mouvement antimondialiste » totalement financé par le Kremlin. L’organisation soutient les indépendantistes du Texas, Californie, Puerto Rico, Hawaii, Irlande du Nord, Catalogne, Écosse, Sahara occidental, Kurdistan à l’exception de ceux de Russie, Chine, Inde, Kazakhstan, Brésil et Syrie.

Sous la présidence de Alexandre Ionov, le « Mouvement antimondialiste » organise dans le prestigieux Président-hôtel à Moscou, des conférences sur le thème : « Droit des peuples à l’autodétermination et construction d’un monde multipolaire ». Il s’agit d’un forum mondial des séparatistes, à la géographie restreinte tout de même. Les séparatistes de Russie, Tchétchènes, Ingouches, Tatars de Crimée n’y sont pas invités, ainsi que la centaine de nationalités qui peuple le territoire de l’actuelle Fédération de Russie. On a remarqué dans l’assistance la délégation catalane conduite par Jose Enrique Folch de la « Solidarité catalane pour l’indépendance ». Les séparatistes du Donetsk et Lougansk ont suggéré à leurs homologues occidentaux de créer des Républiques populaires indépendantes par voie de référendum, comme eux-mêmes y ont procédé sur « l’espace post-ukrainien ». Par contre, ils revendiquent un « Monde russe » du Kamtchatka à Odessa et à la Transnistrie. Pas d’indépendantisme chez nous. Seulement chez les autres.

Au Donbass, le Basque Ibaï Trebiño étreint un homme du GRU, Vladimir Surikov

Toutes mes propositions  aux nationalistes basques de solidarité avec les peuples minoritaires opprimés par le Kremlin ont été repoussées. Les bourreaux russes pourront dormir tranquillement dans leur résidence à Biarritz. Personne ne viendra leur reprocher leurs crimes. Surtout pas les Basques. Sinon, ils seraient immédiatement privés de soutien de la puissance russe.

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